Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

232 LES CAHIERS DES CURÉS

Quant à e.lui de Clermont (1) il est écrit par une commission où les deux partis ecclésiastiques sont en égal nombre, sous la présidence de l'évêque, dont la voix est écrasante. Son insignifiance forcée n'empêche pas Mgr de Bonal d'y ajouter ses protestations « générales contre toute innovation dans le gouvernement et sur le caractère incomplet du clergé supérieur. » Ce n'est, s’y écrie le prélat que, « par une interversion totale de l’ordre ancien et constitutionnel que les évêques, étant autrefois membres-nés des États généraux, leur représentation auxdits États généraux soit laissésau choix arbitraire de ceux qui doivent y députer. »

Ala demande de « l'institution auprès du roi d’un conseil de conscience, composé de personnages vertueux pris dans l'Ordre ecclésiastique », pour La nomination aux bénéfices consistoriaux, les curés ont annexé ceci en défiant leur prélat courtisan et mondain de l’effacer : « Les évêques devant être la lumière et le modèle du clergé, le roi sera instamment supplié de prendre des mesures efficaces pour que, dans le choix de ces premiers pasteurs, le ministre chargé de cette partie ne puisse, en aucun cas, éprouver de la gêne ou de la crainte, par l'intrigue, le crédit et la puissance des grands. »

Avec plus de malice encore, ils ont nommé l’un d'eux, le curé de Vic-le-Comte, député; ils ont obligé l’auteur principal de leur cahier, Monseigneur de Bonal, à chercher une députation hors de Clermont-Ferrand. Il la trouve, grâce à la protection de son ami l'évêque de Beauvais, à Clermont de Beauvoisis, dont les électeurs lui confièrent un cahier contenant la plupart des demandes contre lesquel es il avait protesté dans son propre diocèse,

(1) Arch. part, €. II, 751-766.