Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

236 LES CAHIERS DES CURÉS

la félicité publique. C'est au milieu de la nation assemblée, c'est dans le moment où ils seront environnés de toutes les lumières et de tous les intérêts, c'est après qu'une discussion sage et réfléchie aura présenté les objets sur toutes les faces, queles députés du clergé se détermineront. Nous ne mettons donc d'autres bornes à leurs pouvoirs, que celles que la religion, l'honneur et le patriotisme leur prescriront ; d’autres conlitions que detravailler avec un zèle infatigable à la tranquillité d'un grand empire et au bonheur de vingt-quatre millions d'hommes. »

Dans le Cahier du Beaujolais (1), où un curé est élu, l'influence du haut clergé parvient encore à faire excepter des questions qui doivent être délibérées par tête aux États généraux celles qui concernent les droits honorifiques et religieux.

Les curés du Forez (2) adoptent sans réserve le vote par tête. Ils concèdent que les ordres religieux soient censervés pourvu qu'on lesrende « utiles en les appliquant aux fonctions du ministère et de l'éducation, » pourvu aussi que la mendicité des moines des deux sexes « soit supprimée, » et qu’on abolisse « toute confrérie qui éloigne le service paroissial. » Ils réclament tous les droits des pasteurs des paroisses et s'associent du meilleur cœur au tiers-état pour la revendication complète des libertés municipales, provinciales et constitutionnelles. Le dernier artiele de leurs doléances est qu’ «il faut suivre le vœu de la religion et de l'humanité sur la liberté des nègres de nos colonies. »

(1) Arch. parlem. L. 1, 279. (2), Thid. II, 282.