Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 243

deux siéges sur cinq à leurs adversaires, un prieur-curé et l'évêque du Mans. — Nous le découvririons plutôt dans les protestations qui suivent le cahier officiel, lequel, d’ailleurs, rédigé de façon à contenir tous les vœux des diverses elasses ecclésiastiques, souleva les réclamations d’un nombre notable de curés.

Les curés. en masse, auraient voulu rédiger à part leurs doléances et réclamations. Ils avaient dénoncé au contrôleur général des finances « la ligue formée contre la liberté de leurs suffrages et pour les empêcher d'avoir des représentants d’entreeux aux Élats généraux. » (1) Appuyés d'une sentence du sénéchal, ils n'avaient pas expulsé les chanoines et les moines, comme ceux-ci leur en prêtaient l'intention; mais ils avaient fait prévaloir leur nombre dans le choix descommissaires-rédacteurs, et leurs opinions dans les articles du cahier.

Is y avaient demandé à prendre « rang et place immédiatement après les évêques, » dans toutes les assemblées et conciles. Ils avaient déclaré le corps des pasteurs inséparable « de sa nature » et, pour lui, revendiqué « la liberté de s'assembler, de conférer sur les matières concernant son état, avec droit de faire des remontrances pour les intérêts du bien public et de la religion. »

Ce qui était, disent en leurs protestations l’évêque, les chanoïnes, les réguliers et quelques curés non congruistes, «attaquer les propriétés, la juridiction et la hiérarchie de l'Église. »

Ces curés, en effet, qui écartaient « les auxiliaires, » les moines, du corps évangélique, et réclamaient d'être traités en hommes, en citoyens, par l’épiscopat lui-même, ne pouvaient être aux yeux de l'aristocratie ecclésiastique — et administrative — que des criminels de lèse-nation.

(1) Lettre du 22 mars, 1. ce.