Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 245

tement libéral. Le second, sur l'impôt, contient l’abandon complet du privilége du clergé de s'imposer lui-même, « parce que les biens du clergé étant dans l’État, comme ceux de tous les citoyens, ils doivent être soumis aux mêmes charges et imposés sur les mêmes rôles. » Le troisième et dernier chapitre traite du elergé ; il conclut à la restitution de Loutes les libertés gallicanes, avec « la liberté des élections » pour base.

XII POITOU

Au chef-lieu de la sénéchaussée du Poitou avaient été convoqués environ douze cents curés appartenant aux diocèses de la Rochelle, Saintes, Limoges, et surtout aux diocèses de Luconet de Poitiers.

Deux cents à peine se présen(èrent, racontent plusieurs curés dans une lettre adressée au directeur général des finances le 18 mars 1789 (1). « Les autres, infirmes ou privés de vicaires n'ont pu que donner leur procuration » et la moitié de ces procurations est « devenue inutile par le défaut des représentants. Vu la différence des diocèses et la distance qui sépare (les paroisses), un curé ne connait pas dix de ses confrères el ne peut donner que des voix perdues. Nous avons voulu former des comités: mais, d'après un arrèt du Conseil, on a prétendu que nous serions exclus du droit de voter, » — comme formant ligue et faisant brigue en dehors de l'assemblée électorale.

Or, de cette ligue et de cette brigue les évêques s'étaient

(1) Arch. nat. manuscrites B III 123, fs 396-398.