Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

250 LES CAHIERS DES CURÉS

nous anime pour le bien publie. Ce qui vous paraitra étonnant, Monseigneur, c'est que nos seigneure les évêques de Poitiers et de Lucon se soient opposés constamment à admettre dans le procès-verbal toutes les demandes, réclamations et protestations qu'ont voulu faire messieurs les curés relativement au susdit cahier, de manière que ce cahier n'est à proprement parler que celui de messeigneurs les évêques ; aussi est-il sans ordre, sans énergie, sans style et sans français (1). »

[mpuissants à exprimer leurs plaintes et leurs désirs, les curés cependant se trouvèrenten nombre pour élire finalement en majorité leurs hommes. Le premier député élu, le 30 mars, dans la matinée, fut Lecesve, curé de Sainte-Triaize ; le second, dans la soirée, Dillon, curé de Vieux Pouzauges ; le troisième, le lendemain matin, Ballard, curé du Poirésous-Velluire. Enfin le 31, après midi, arriva, non sans peine, l’évêque de Poitiers. Le 1% avril, la revanche du haut-clergé continua par la nomination de M. de Surade, prieur-curé de Plaisance, chanoine régulier de l’ordre de Saint-Augustin. Le 2, après avoir été ballotté avec un moine dom Mazet, arrivait l'évêque-baron de Luçon. Le septième et dernier député, nommé le soir, était le plus énergique revendicateur des droits des curés, le curé de Chérigné, René Jallet, celui qui, le 13 juin, entrainant trois de ses collègues, devait aller se réunir au tiers-état et déterminer le mouvement de dissolution de premier Ordre grâce auquel se fit l'Assemblée nationale. (2).

Ces élections soulevèrent les protestations des chapitres, et des congrégations non représentées (3). Au moment de clore l'assemblée, le 3 avril, l'évêque de Poitiers se leva,

(1) Lettres données dans les Archives de l'Ouest par M. Antonin Proust, I, 64-66.

(2) Arch .de l'Ouest, TX, 31-33 et 67.

(3) Ibid. 62.