Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 251

et aussi furieux que l'archevèque Marbeuf, s'écria : Vous ne pouvez vous le dissimuler, messieurs, un œil jaloux est ouvert sur les possessions et immunités ecclésiastiques ; un bruit sourd qui depuis longtemps se faisait entendre dans le lointain s'approche et croit en s'approchant. Nos biens, notre existence civile et politique, tout est menacé. Fasse le ciel que l'orage qui gronde sur la tête des ministres des autels respecte les autels eux-mêmes! (1). »

Dans les deux autres sénéchaussées poiteyines, à Châtellerault et à Loudun, les opérations.électorales se firent vite et sans troubles. Les curés, maîtres, n’élurent que des curés. Leurs cahiers sont d'une modération exemplaire,et celui surtout des Loudunois mérite d'être cité comme le type par excellence des Cahiers des curés de 1789 (2).

XIII NORMANDIE

A Evreux, le mandat ecclésiastique fut partagé entre les deux diocèses d’Evreux et de Lisieux. Pour celui-là fut choisi le curé d’Illiers-l'Évêque, de Lalande, et, pour le second, le curé de Sainte-Croix de Bernay, Lindet (3).

(L) Ibid. 33.

(2) Dans les Marches communes franches de Poitou, de Bretagne et d'Anjou, admises à former un bailliage isolé, comme ne dépendant ni des sénéchaussées ni des baïlliages des provinces voisines, les trois Ordres, réunis à Montaigu, rédigèrent en commun leur Cahier. Les demandes du clergé inférieur y furent admises du meilleur cœur, et le représentant ecelésiastique fut l'abbé Richard, recteur de Clisson. (Arch. de l'Ouest, I, p. 207-240).

(3) Ce dernier, (Robert-Thomas), frère du futur membre du co-