Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 253

droit des États généraux, — en trois Ordres, il est vrai, — de s'occuper des « maux dont l'Église est affligée. »

On attend d'eux « le retour aux anciens canons, » le rétablissement des élections ecclésiastiques, des synodes et des conciles. :

Le cahier d'Alençon (1), confié à deux curés de campagne, débute par des déclarations politiques très-libérales, sur l’inviolabilité des députés, sur le droit de la nation de « ne reconnaitre d’autres impôts que ceux qu'elle aura librement consentis. » Suivent les formules ordinaires touchant le maintien de la religion catholique « dans toute son intégrité et pureté, » avec « la solennité du culte à elle seule réservée. »

On désire que « le clergé conserve le rang qu'il a toujours eu dans toutes les assemblées. » Mais on s'abstient d'exiger «le vote par Ordre; » on donne « pleins pouvoirs » aux députés. Et ce n’est pas au premier Ordre, c’est à l’Assemblée nationale qu'on s'adresse pour obtenir les lois qui « règleront la distribution des bénéfices d’une manière plus canonique et plus conforme à l'esprit de l'Église ; » qui, dans Le clergé, « maintiendront la décence, la subordination et la régularité, établiront son gouvernement sur des bases fixes, en banniront l'arbitraire. »

À Coutances, ni la menace ni la séduction n'empéchent le bas clergé d'exprimer sesvœux et griefs essentiels. I1ne consent qu'à des atténuations de mots et, après avoir élu trois curés, il laisse le quatrième siége aux États généraux pour l'évèque malade qui serait mort de dépit si le dernier tour de scrutin lui était resté défavorable (2).

Le cahier du pays de Caux (3), remis à deux curés et à

(1) Arch. parl. 1, 108-710. (2) Arch. part. LI, 48. — Wallon, Le clergé de 89, p. 206. (8) Arch. part. IT, p. 573-575.

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