Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

254 LES CAHIERS DES CURÉS

un vicaire général de Rouen, est rédigé dans le même sens que le précédent. On y défend avec autant d’énergielesintérèts et les droits des curés. On y réclame que l'éducation publique soit confiée dans les colléges à « des hommes uniquement consacrés à cette fonction, » et que toutes les maisons d'éducation soient « soumises à l'inspection de l’évêque diocésain, des officiers municipaux et des curés. » On exige « l'exécution des lois sur la fréquente tenue des conciles provinciaux. » Mais on laisse passer, sous l'influence du représentant de l’évèque, l'injonction formelle aux députés du clergé d’opiner par Ordre et non par têle.

Cet article et toutes les déclarations tendant à maintenir le clergé premier Ordre se retrouvent naturellement dans le cahier de Rouen (1). Le cardinal de La Rochefoucauld présidait l'assemblée, et celle-ci nommait députés aux États généraux l’archeyôque lui-même, un prieur claustral, un prieur commendataire et un seul curé, non de la ville, mais de la campagne et à portion congrue. L'élection, prolongée jusqu'au 25 avril, n’eût pas abouti sans cette concession au clergé des paroisses d’un représentant spécial, sans la reconnaissance du droit des curés « de nommer aux assemblées ecclésiastiques dans la forme où ils nomment aux États généraux et provinciaux. »

Pour suppléer aux omissions du cahier archiépiscopal, diverses pièces sont adressées au gouvernement, entre autres le cahier particulier du curé de la Chapelle-Genevray, près Vernon (2).

L'abbé Crosnier reconnait que les laïques sont justement « indignés, scandalisés, de voir servirau luxe, à la sensualité, à l’intempérance, à toutes les pompes du siècle, les richesses prises sur l'autel, » et qu'avec raison, considérant l’état

(1) Arch. part, NV, p. 590-593. (2) Arch, nationales manuscrites BIIL 131, os 478-487,