Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSI\STIQUE 255

ecclésiastique dans l’opulence quand les autres états souffrent, «ils blâment la simplicité de leurs pieux ancêtres d’avoir laissé des biens si considérables à l'Église pour nourrir lamollesse, la vanité et l’orgueildes riches bénéficiers. » Cesbiens, disent-ils, «auraient été plus utilement employés à mettre leurs enfants en état de servir la patrie qu’à entretenir l'oisiveté de clercs inutiles à l'Église, à l'État. »

Le fait est, continue le curé de la Chapelle-Genevray, que l'on peut « se demander de bonne foi » si les pieux fondateurs « ne reprendraient pas ce qu'ils ont donné » en voyant « l’affreuse inégalité qui règne dans le partage des biens d'Église et l'emploi à des usages mondains et profanes de ce qu'ils ont cru consacrer à la religion. »

Suivent ces trois vœux :

« Art. 4. — Que l'Église soit déchargée du fardeau des biens temporels, pour ne s'occuper uniquement que des spirituels.

« Art. 2. — Que tous Les biens ecclésiastiques soient fondus en une masse commune pour former un trésor immense de charité, où les pauvres trouveront des ressources assurées à leurs misères, l'Église des fonds pour payer ses dettes, fournir à la structure de ses temples, à la décoration de ses autels, à l'entretien de ses ministres, et l'État des moyens pour subvenir à ses besoins.

« Art. 3. — Que tous les droits honorifiques du clergé soient vendus au profit de l'État »

«Confiant ses intérêts à la sagesse des députés qu'il va élire, » le clergé du bailliage de Caen (1) «leur donne le pouvoir général de proposer, de remontrer, aviser et consentir sur tout ce qu’en leur âme et conscience ils jugeront juste, équitable, honnête et conforme à la religion, au bonheur

(1) Arch. part. I, 48