Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LÜŸÎTE ECOLESIASTIQUE 265

dive et, beaucoup des curés étant partis Le 14 avril, obtient dans l'assemblée incomplète le mandat qu'il voulait à tout prix.

Le cahier du clergé des bailliages de Douai et Orchies a pour premier signalaire l'abbé de Marchiennes; et cela, quoique l'élu soit un curé, en atténue de beaucoup lavivacité. Ce que les curés n'ont pas pu ou pas osé insérer dans le Cahier de l'Ordre, il n’ont pas manqué, comme en Provence, de le glisser d'avance dans les cahiers primitifs de leurs paroisses, lorsque leurs paroissiens les ont chargés de tenir la plume. Leur collaboration directe aux doléances rurales fait passer souvent la citation-du canon quatuor du pape Gelase ordonnant le partage des biens de l’Église entre l'évèque, les prètres desservant l'autel, les pauvres et la fabrique. Elle fait préciser par les paysans eux-mêmes l’origine et le but des dimes.

Ce n’est évidemment pas un cultivateur de Bouvignies, (1) mais le curé qui écrit: « Les dimes ont été accordées par les particuliers aux ecclésiastiques pour récompense de l'administration des sacrements et pour donner au peuple les instructions dont il avait besoin pour le spirituel... Si l'institution primitive de la dime était remplie, les curés seraient bien dotés, au lieu que la plupart sont à portion congrue, et sont mème une charge pour les communautés ; il n’y aurait plus de pauvres, et les crimes et délits seraient plus rares...»

Le village de Marquette en Ostrevent commence son cahier par cette plainte: « Les curés, avec une modique pension alimentaire, étant obligés pour fournir à leur

(1) Aréh Part. 11, 166-160. (2) Arch. Parl, WE 200-204. (3) Arch. Parl. TIT, p. 221-222,