Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

266 LES CAÏIERS DES CURES

existence de recevoir un certain salaire, » (le casuel), « ils passent dans l'esprit des peuples pour des exacteurs impitoyables, pour de cruels tyrans, eux les représentants d’un Dieu de miséricorde, tandis que les gros décimateurs jouissent paisiblement de la sueur de l'indigent. » A la fin, la misère des pauvres villageois « est exposée en parallèle avec l'abondance de toute chose, » dont jouissent « les monastères d'hommes et de filles, » possesseurs de « la plus grande partie des biens du royaume. »

Dans la gouvernance de Lille [1)l’assemblée du clergé est divisée en deux parties d’égale force, jusqu’à l'élection finale, où deux curés passent, le second nommé suppléant de l’évèque de Tournay, qui n'ira pas à Versailles. Le cahier contient : une partie politique et sociale commune sur « le vote par Ordre, le maintien de la liberté et le maintien de la propriété », y compris les biens d'Église ; une partie ecclésiastique générale, où les diverses classes du clergé s'accordent pour réclamer que le roi se fasse assister d’un conseil de conscience dans la collation des bénéfices; que les chanoines, exclusivement pris parmi les prètres ordonnés, soient tenus à la résidence ; que le culte dans les églises paroissiales soit désormais réglé par l'évéque diocésain et, sous lui, par les curés ; que la célébration publique des prières dans les églises et chapelles des réguliers soit interdite, conformément à la discipline de l'Église, aux heures des offices paroïissiaux. On sent ici l'influence prépondérante du elergé séculier inférieur ; le clergé régulier inférieur n'a appuyé les vœux de Pure jusqu'à l'augmentation des portions congrues qu’en échange de l’article sur la conservation des religieux même mendiants.

La partie réservée aux « doléances particulières des

(4) Arch. parl. VI, 522-526.