Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 51

que cet Ordre est encore ren forcé par le clergé inférieur dont tous les membres, nés dans son sein, n'ont d'autres intérêts que ceux de leurs parents, opinent toujours pour eux et comme eux. » (1)

Entre le tiers-état de tous les bailliages, la petite noblesse de campagne et le clergé inférieur, presque partout domiuant, l'entente est complète relativement aux réformes ecclésiastiques suivantes : La pluralité des bénéfices interdite et la résidence des bénéficiers obligatoire ; les commendes et bénéfices simples supprimés; les chapitres nobles ouverts aux ecclésiastiques du tiers-état et leur servant de retraite; le casuel forcé aboli, et la portion congrue des curés augmentée aux dépens des couvents.

Le clergé de Thiaucourt «représente qu'il serait bien juste que les portions congrues des curés et vicaires, encore trop modiques, fussent augmentées et payées sur ces abbayes opulentes, où huit ou dix religieux, quelquefois moins, jouissent de trente à quarante mille livres de revenu sans autre charge que quelques heures canoniales à réciter. Est-ce bien l'intention de l'Église, est-ce même celle des fondateurs, de doter si gracieusement des hommes si peu utiles et de laisser dans l’indigence et le mal-être des ministres qui portent le poids du jour et de la chaleur, ceux que les peuples regardent comme leurs pères, en qui seuls ils mettent leur confiance et de qui seuls ils attendent des secours pour leurs besoins ?...

« Il faudrait interdire, suivant l'esprit de l'Église, la pluralité des bénéfices, l'expérience démontrant que ceux qui en possèdent le plus en usent le plus mal, par la dépravation de leurs mœurs et en mourant banqueroutiers. »

Cet extrait typique d’un cahier inédit est donné par l'abbé

(4) L'abbé Mathieu p. 445.