Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

288 LES CAHIERS DES CURÉS

committimus et de tout privilège attributif de juridiction ; — l'adjudication des bois communaux et des ouvrages publics, au district, avec intervention des municipalités; le rachat de toutes les servitudes réelles et personnelles au taux de leur produit; — Ia liberté de faire paitre le bétail dans les bois communaux et seigneuriaux défensables : c'est-à-dire contre tous les articles combinés par les pasteurs des paroisses d'accord avec leurs paroissiens pour la destruction du régime féodal, l'unité individuelle de la propriété et l'égalité devant la loi.

La protestation visait, au point de vue spécial ecclésiastique : la suppression du titre et des priviléges des curés primitifs (chapitres et congrégations); — la réserve du ticrs des prébendes de chanoines aux ecclésiastiques ayant fait vingt ans le service pastoral ou l’enseignement dans un collége ; — la réunion des dimes aux cures ; — la collation de toutes les cures, sauf celles à patronage laïque, remise aux évêques : — c’est-à-dire (ous les articles revendiquant « les droits des curés. »

On était très ardent et très logique dans ce bailliage de Chaumont. Beugnot, qui en fut député, cite cette fin d'un cahier rural (1) : « Donnant pouvoir à ses députés de solliciter du seigneur roi son consentement aux demandes cidessus ; dans le cas où il l'accorderait, de l'en remercier ; et, dans le cas où il refuserait, de le déroiter. »

Les curés du diocèse de Meaux se montrent assez dociles. Ils s’absliennent d'élire leur évêque ; mais, après avoir nommé un curé, ils lui associent un abbé triplement commeudataire, un intendant de Mesdames Adélaïde et Victoire !

Ceux de Provins et Montereau abandonnent leurs pouvoirs à un abbé La Rochefoucauld de Breuil. Leur cahier est

insignifiant.

(1) Mémoires du comte Beugnot, 1, 137.