Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 280

Troyes omet de nommer son évèque, élit deux curés. Bar-sur-Seine fait de même,

Le cahier de Troyes (1) est condamné, en ses audaces, par les gros décimateurs; en ses timidités ou omissions, par quelques curés radicaux.

À Vitry-le-François et à Sézanne sont élus des curés, qui reçoivent de leurs confrères pleins pouvoirs et un cahier timide, mais dans lequel il n’est rien entré de ce qu'eussent voulu le haut clergé et les religieux.

A Châlons-sur-Marne, les électeurs ecclésiastiques n'osent pas éliminer Monseigneur l'évêque-comte, pair de France, ctils souscrivent le cahier ultra-conservateur des abus, que signe son Eminence. C'est, si nous ne nous trompons, à peu près le seul du royaume, qui contienne une négation formelle de la Commission des réguliers et où l'on appelle « la protection spéciale du roi et de la nation sur tous les ordres religieux (2). »

Les curés sont en assez grand nombre à Reims (3) pour faire insérer leurs plaintes particulières et attaquer les moines mendiants dans le cahier, remis cependant à l'archevèque-pair et au chanoine-sénéchal de son église métropolitaine. À Sens (4), les hauts dignitaires ravissent aux curés la rédaction des doléances. Mais, du scrutin secret, sort le curé congruiste du village de Foissy. Il est vrai que le cardinalarchevèque, absent, n'était autre que l’auteur des coups d'Etat manqués de 1788, Lomenie de Brienne, politiquement, moralement inéligible !

(1) Arch. part, VI. 72. (2) Arch. parl. 1, p. 332. (3) Arch. parl.VI, 520-526. (4) Arch. part, V, 740.

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