Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

20 LES CAHIERS DES CURES

est impossible de refuser, la majorité lui élant acquise dans les cahiers déjà déposés des provinces. Tandis que la paroisse de St-Paul, en ses doléances particulières (1), plaide énergiquement la cause « des curés et du corps des prètres employés dans les paroisses, » le très noble chapitre de Notre-Dame, tout à fait réactionnaire, lance l'anathème aux curés « insurgés. »

Mais, d'autre part, le tiers-état de Paris hors les murs (2) arepris dans son Cahier général la majeure partie des demandes présentées par les électeurs ruraux.

Signé par Target, Bailly, Guillotin et Camus, — alors avocat du Clergé de France, — Le Cahier du tiers-état de Paris contient un chapitre en 37 articles sur la Religion (3). Ce chapitre est le complet résumé des vœux du clergé inférieur agréés par la majorité nationale dans le but de faire de l'Église réformée un élément utile de la société démocratique. Le plan de la future Constitution civile y est indiqué en détail et la pensée de ses principaux auteurs ainsi exprimée, au nom du peuple de la capitale :

Art.1.—«Lareligion, nécessaire à l'homme, l'instruitdans son enfance, réprime ses passions dans tous les âges de la vie, le soutient dans l'adversité, le console dans la vicillesse. Elle doit être considérée dans ses rapports avec le gouvernement qui l'a reçue et avec la personne qui la professe. Ses ministres, comme membres de l'État sont sujets aux lois; comme possesseurs de biens, sont {enus de partayer toutes lescharges publiques ; comme attachés spécialement au culte divin doivent donner l'exemple et la lecon de toutes les vertus.

Arr. 2. — « La religion est reçue librement dans l’État,

(1) Arch. parl. V.269. (2) Arch. parl. V. p.230 à 235, (3) Arch, Part, t. v. 232-290,