Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

300 LES CAHIERS DES CURÉS

« Et c’est pour mieux connaître elle-même lesinaux de ses peuples que S. M. vous appelle avec nous aux États généraux du Royaume. Peu capables d'indiquer avec la source de nos maux les moyens qui restent pour les adoucir, nous avons besoin que votre justice s'accorde avec l'affection dont vous ne cessez de nous donner des preuves. Nous Sommes persuadés qu'en remplissant le plus doux deleurs deYOIrs, n0S généreux pasteurs, qui sont nos vrais amis, se feront avec plaisir notre appui le plus ferme pour nous délivrer de l'humiliante oppression où nous sommes réduits, »

Suit l'énuméralion détaillée des droits féodaux, des charges fiscales et de la misère qui pesaient sur les habilants des campagnes. L'adresse finit ainsi :

« Le courage qui nous a soutenu au milieu de notre infortune, nousle devons à votre sagesse et à votre exemple. » Élevez la voix en notre faveur et nous aurons bientôt à vous remercier d'être redevenus des hommes libres sous Fempire de bonnes lois. » (1)

Portée par les délégués, cette adresse produisait une impression considérable dans l'assemblée diocésaine qui le jour même envoyait à l'assemblée du tiers-état trois recleurs curés et un religieux. Ceux-ci confirmaient, — plutôt par leur atlitude émue que par leurs paroles trop mesurées, — la persuasion du président du Tiers » qu'ils répondraient avec honneur à la confiance que le roi leur donnait en les consultant sur les maux etappréhensions des peuples. » (2)

En effet, comme nous l'avons dit, le bas clergé de Cornouailles défaisail ce qu'il avait fait en sa réunion primaire ; il laissait de côté le mauvais cahier qui lui avait été dicté et il nommait deux députés patriotes.

Cependant le haut clergé et la noblesse avaient répondu

(1) Arch. parlementaires, V, p. 510-519,

(2) Procès-verbal imprimé de la sénéchaussée de Quimper, Biblioth. Nat, Lh® 464,