Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

314 LES CAULERS DES CURÉS

Les vicaires des Trois-Evêchés ne sauraient compter pour améliorer leur sort sur les possesseurs des grands biens d'Église, sur « ces monastères riches, qui enlèvent la Loison des brebis confiées aux desservants des paroisses »; qui n’acquittent Les portions congrues qu'avec regret et souvent difficulté. [ls indiquent au roi, comme la source où puiser pour eux le nécessaire : « ces commendes, ces bénéfices simples, que l’on nomme prieurés et chapelles... lesquels ne font le bonheur que de quelques-uns qui l'ont déjà suffisamment( établi. »

Les vicaires du diocèse de Chàlon-sur-Saône font imprimer et adressent au garde des sceaux, au ministre ayant le département du clergé, au directeur général des finances, aux députés du bailliage des « Observations à présenter aux États généraux sur le sort des vicaires de France. » {1).

A la richesse de l'Église ils opposent la misère des prètres les plus laborieux, dotés légalement de 350 livres, qui ne leur sont pas partout payées, puisque, dans certains diocèses, « ils ne reçoivent que cent écus de la générosité de leurs curés et souvent rien, avec peu d'espoir d'avancement, car il y a des vicaires qui le sont depuis vingt ou trente ans.... Incapables de soulager les malheureux, les vicaires sont à la charge d'une famille qui s’est déjà épuisée pour leur éducation.... Beaucoup sont forcés de manquer aux bienséances de leur état, de se livrer à des occupations étrangères; ils perdent ainsi le respect et la confiance du peuple. »

Ils insistent sur l'utilité dont les vicaires deviendraient si, en portant la porlion congrue des curés à 1,500 livres, par exemple, on élevait la leur à 1,000; si leur recrutement élait mieux assuré, grâce à la multiplication des bourses et demi-bourses dans les séminaires améliorés ; si l'avance-

(4) 16 pages în-8, Bibl. révolution. da Louvre, carton 124,