Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DU JEU DE PAUME 315

ment leur était ouvert, les cures étant mises au concours et la retraite assurée à tous les ecclésiastiques « ayant blanchi dans le ministère. »

Les « vicaires et prêtres habitués de Notre-Dame-des Accoules » font annexer au cahier du clergé de Marseille (1) des doléances particulières. « Si toutes les classes plébéiennes, » écrit leur secrétaire fondé, « vont voir tomber ces fers antiques et durs, dont le despotisme féodal, digne enfant de l'oppression et de l'ignorance gothiques, les avait chargés... quel Ordre français peut prétendre plus justement à la bienfaisance et à la justice du monarque, que cet ordre respectable que j'ai l'honneur de représenter ?.… Si ce corps est si utile à la religion ou à l'État, pourquoi le laisser gémir dans cet oubli avilissant où l'avait originairement jeté le despotisme des premiers chefs de la hiérarchie ecclésiastique ?

« Pourquoi ne pas l’encourager par des améliorations alimentaires et par des perspectives intéressantes ? Si sa dégradation fut l’odieux ouvrage de l’égoïsme, sa résurrection civile doit être celui du souverain et dela France! »

Les plaintes des vicaires furent recueillies dans la plupart des cahiers des curés, qui généralement demandaient pour eux un traitement égal à la moitié du leur.

Il en est — ceux du petit bailliage de Boulay en Lorraine, par exemple, — qui se disent « hors d'état de remplir leurs fonctions et dans l'impossibilité de payer les vicaires ». « Les besoins personnels des vicaires étant les mêmes que ceux des curés », lisons-nous dans le cahier de Montreuilsur-Mer, « leurs pensions doivent excéder la moitié des portions curiales ».

Le tiers-état soutient de {out son cœur les trop justes plaintes des plas misérables del'Église. Sur un seul point, la

(1) Arch. part. TI, p. 690.