Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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majorité leur donne tort. On veut bien les protéger contre l'arbitraire épiscopal, leur procurer, comme ciloyens, toutes les garanties de la liberté individuelle, mais on leur refuse « l'inamovibilité ». On désire leur faciliter l'avancement par la mise au concours — ou à l'élection — des places ecclésiastiques ; mais on reconnait que « le secondaire » d'un curé doit être choisi par le curé et ne saurait lui être imposé. D'ailleurs on réduit de beaucoup le nombre des vicariats en proposant l'érection en cures de toutes les succursales el annexes ayant une population suffisante pour former des paroisses indépendantes,

LL LE CAITER TYPE DES CURÉS DE LOUDUN

S'il est un cahier général qui mérite d'être analysé à part et qui puisse servir de type pour représenter l'ensemble des aspirations des curés de 1789, c'est assurément le cahier du clergé du bailliage de Loudun. (1).

Confié au curé de Neuil-sur-Dive, l'abbé Marsa y, il a été rédigé par des curés seuls, à qui leur éloignement du cheflieu du diocèse a permis de se soustraire à toute influence épiscopale ou abbatiale. IL est conçu avec méthode, éerit avec une logique sans haine, d'une orthodoxie sans fanatisme, simple, cordial et du patriotisme le plus ardent,

La renonciation du premier Ordre à ses exemptions el privilèges pécuniaires y est motivée en ces termes: « Gonsidérant que nous étions sujets de l'État avant d'être ministres de la religion et que notre consécration au service

(4) Arch. Part. TI, p. 590-594.