Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

318 LES CAHIERS DES CURÉS

Participant à l'impôt général, le clergé trouverait-il dans ses revenus annuels des ressources pour acquitter les intérèts de ses dettes, pourrait-il en rembourser les capitaux ? « Cette portion du clergé surtout qui a la plus grande part aux travaux de l'Église, la plus petite à ses richesses, ne pourrait en aucune manière, malgré son désir et ses efforts, contribuer à cet acquittement... Que le roi, de son autorité et de concert avec la nation assemblée, ordonne la suppression et mème l'aliénation de plusieurs maisons religieuses; de tous les bénéfices simples à la nomination des réguliers; de quelques riches abbayes et même de quelques évèchés, qui, dans plus d’un pays, sont beaucoup trop multipliés ; et que le produit en provenant soit employé à payer les intérêts et successivement à rembourser les capitaux. Si le haut clergé prétend que ce serait porter une main sacrilège à l’encensoir, qu'il se charge de nos dettes ct qu'il les acquitte! IL est assez riche et il doit èlre assez juste pour ne pas nous demander des secours. »

Autre moyen « encure meilleur », ajoutent les curés loudunois, pour faire rentrer les ecclésiastiques dans la classe des autres citoyens : « confondre la dette du clergé avec celle de la nation et établir dans chaque province une caisse particulière confiée à l'administration des États qui emploieraient les suppressions et aliénations à des fondations d'hôpitaux et autres établissements utiles à la province ».

Arrivant à leur question propre, ils disent :

« Les curés, cette portion du clergé la plus utile à la religion et peut-être même à l’État, étant la plus chargée et la moins rétribuée, nous invitons la nalion à solliciter pour eux une augmentation de revenu qui puisse les mettre en élat de vivre dans l’aisance et la dignité qui conviennent à leur place.

« Nous présentons la même supplique en faveur des