Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DU JEU DE PFAUME 3419

vicaires, dont nous demandons un nombre suffisant dans chaque paroisse, à raison de l'étendue et de la population. Si lesdits vicaires élaient rétribués de manière à ne pas attendre une partie de leur vie et de leur entretien de la libéralité de leurs paroissiens, on verrait sans doute rejaillir sur leur personne une plus grande mesure de la considération que l’on ne peut refuser à leur emploi. Mais l'élévation de l’âme étant quelquefois étouffée par les besoins pressants du nécessaire, il arrive ou peut arriver qu'une place honorable cesse d’être honorée à cause de l’indigent qui l'’occupe.

« On objectera peut-être que, dans plusieurs diocèses, l'on trouve à peine le nombre suffisant de curés, et que, par conséquent, il n’est pas possible d'y multiplier les vicaires. Mais que, sans distinction de litre, on assujettisse à servir l'Église tous les oisifs qui vivent à ses dépens, on augmentera beaucoup le nombre des ministres nécessaires.

« Qu'on assure à tous une rétribution honnête, durant le temps de leurs services, et une retraite avantageuse après leurs longs travaux, on verra infailliblement augmenter le nombre des prètres. »

Les curés de Loudun proposent la multiplication des séminaires et collèges « (enus par les réguliers qu’on en jugerait les plus capables », mais « sous l'inspection des officiers municipaux ». Ils demandent un hôpital dans chaque ville, un bureau de charité dans chaque district. Mais, se hâtent-ils d'expliquer, ces établissements « seraient insuffisants pour prévenir les ravages que la mort fait en nos campagnes. Que de malheureux, victimes de leurs travaux, ne nous enlève-t-elle pas, parce qu'ils sont ou trop pauvres ou trop éloignés pour se procurer Les remèdes ou autres secours ! Nous réclamons donc, en faveur de ces membres précieux de la société, un petit hospice en chaque paroisse de la campagne, gouverné par deux ou plusieurs