Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DU JEU DE PAUME A)

Dans les projets de cahiers, ni dans les cahiers même individuels des curés, ne se retrouve aucune trace d'une çuestion, qui devait cependant occuper beaucoup de membres du bas clergé, puisque, aussitôt la Révolution entamée, plusieurs milliers d'entre eux rompirent le vœu de célibat et prirent femme en acceptant l'élection de leurs paroissiens el en prètant le serment civique.

L'abbé Grégoire, publiant en 1826 son Histoire du mariage des prêtres (1), se prononce énergiquement pour le maintien du célibat sacerdotal «jusqu'à la consommation des siècles. » IL n'indique comme s'étant déclarés partisans du mariage des prêtres que deux des curés agitateurs de la première période révolutionnaire, Jallet et Lindet, élus députés par leurs confrères du Poitou et de la Normandie. Il reproche aux réguliers d'avoir, à la fin du dix-huitième siècle, comme au seizième, lancé le mouvement contre le célibat, « désirant colorer leur libertinage par une sanction légale. » Témoins le capucin Chabot, les oratoriens Cournaud et Gotte, le chanoine Mulot, le bernardin Nouet, etc. Evaluant approximalivement le total des ecclésiastiques qui se sont mariés sous la première République à 2000, l'ancien évèque constitutionnel de Blois atteste qu'il y avait parmi eux moins de séculiersque de réguliers.

Lorsqu'en 1795 s'essaya la restauration du culte catholique gallican, les évèquesassermentés « enveloppèrent dans une même censure {ous les prètres mariés sans distinction de mariages vrais ou simulés, volontaires ou forcés. » Le concile national tenu en 1797, condamna le mariage des prêtres et défendit de donner la bénédiction nuptiale, ainsi qu'aux personnes divorcées, aux ecclésiastiques engagés dans les ordres sacrés, aux religieux et religieuses liés par des vœux.

1) In-89 de 256 pages. ) pas