Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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décence qui convient à leur ministère, proportionnellement au nombre de feux de leurs paroisses, à l'éloignement des hameaux qu’elles renferment, comme aussi pour leur assurer, dans leur vieillesse et en cas d’infirmités, des pensions de retraite mesurées sur leurs services ».

Après avoir signalé l'absurdité des dimes perçues au profit de gros décimateurs qui ne remplissent pas les fonctions religieuses, el, d'un autre côté, l'inégalité que crée entre les curés, fussent-ils eux-mêmes partout déc imateurs, la valeur des dimes de chaque paroisse, si variable que les uns n’ont pas l'équivalent de la portion congrue et que les autres ont du superflu, les électeurs de Nemours répètent avec insistance :

« Les curés doivent être regardés comme faisant un service public et religieux, utile à la société entière... Ce service doit être payé par le peuple entier, comme l'est le service militaire... Chacun y doit contribuer selon son revenu. Si, pour la commodité et la comptabilité de l’administration, on veut le partager par province, il faudra au moins que ce soit la province entière qui fournisse à l'entretien de ses curés, sans qu'aucune paroisse y contribue ni plus ni moins que les autres, proportionnellement à son revenu; en telle sorte que, si la dépense du service divin doit coûter, par exemple, un centième ou un soixantième du revenu général, chaque paroisse soit desservie pour cette contribution d’un centième et d’un soixantième, ni plus ni moins forte pour elle, proportionnellement à son revenu, que pour aucune des autres paroisses. »

Les hänoraires « décents » des curés étant réglés d'après l'importance numérique et suivant la dispersion lerritoriale des paroisses, les bourgeois de Nemours s'occupent aussi de déterminer les honoraires des évêques, « qui maintiennent si utilement la discipline, qui influent tant sur la bonne administration du service divin et qui auront encore plus