Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DU JEU DE PAUME 331

de fonctions à remplir, lorsque les États généraux auront affranchi la nation de tout tribut envers tout autre souverain que le roi —, envers « le Pape ».

Il va sans dire que l’inspirateur du cahier de Nemours partage l'opinion de Turgot sur les fondations et les biens d'église. — La nation, écrit-il avec l'agrément des électeurs, «ne voudra point qu'un revenu dont l'usage doit êlre si sacré soit au-dessous de ce qui peut être noblement utile ; elle ne doit pas vouloir qu'il soit au-dessus de sa destination ; car il serait pris sur le pauvre comme sur le riche et il n'est pas permis, ni devant les hommes, ni devant Dieu, d'imposer le peuple au delà de ce qui est juste et nécessaire...» — Donc, remise des biens ecclésiastiques entre les mains de la nation qui se chargera de solder les fonctionnaires ecclésiastiques utiles, c'est-à-dire les curés et les évêques exclusivement.

L'opinion de Nemours est celle de la totalité du tiers-état et de la minorité de la noblesse, que l'intérêt de la conservation des dimes « inféodées », usurpées depuis des siècles par des seigneurs laïques, et de tous les droits féodaux en général, ne maintient pas unie avec le clergé gros décimateur dans la défense obstinée de « la propriété, inviolable quelle qu’en soit l'origine ».

VI REVENDICATION DE LA DÎME POUR LES CURÉS

« Les dimes, qui ont succédé aux oblations vclontaires que les premiers fidèles faisaient aux pasteurs de l'Eglise », lisons-nous dans le cahier du tiers-état de Bar-sur-Seine(1),

(1) Arch, part. IX, 252.