Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

33% LES CAHIERS DES CURÉS

Ils insistent sur les avantages que présenterait la dime royale unifiée, remplaçant les impôts, droits féodaux, laïques et ecclésiastiques, « qui réduisent le peuple à la dernière extrémité » et dont « notoirement le roi ne touche pas la cinquantième partie. »

Nous ne savons pas si le curé ou desservant de Courcelles a signé ce cahier, mais il nous semble bien y reconnaitre, ne fût-ce qu’à la parenthèse du commencement, son inspiration et son style. Certainement, les curés à portion congrue ont coopéré aux innombrables dénonciations des villages contre « l’avarice et l'inutilité » des gros décimateurs, évêques, abbés, chanoines, prieurs, moines et moinesses. Ils ont suscité la proposition, assez souvent faite, « d’abolir la dime, à charge par les communautés d'habitants de payer les prêtres utiles desservant les paroisses { 1). »

C'est bien certainement le curé de la petite ville de Fumay qui à tenu la plume pour une population « formée en majeure partie d’ardoisiers vivant au jour le jour » et dont «les plaintes, vœux et supplications (2) » contiennent la revendication de la dime pour les pasteurs avec un exposé historique et canonique de la matière.

On y rappelle comment « la générosité et la piété des monarques français et des peuples soumis à leur empire , avai ent abondamment j ourvu aux besoins de la religion et de ses ministres, ainsi qu'au soulagement des pauvres, «en établissant par les lois de l'État le paiement rigoureux de la dime des fruits de la terre, la mère et la nourricière commune de tous les mortels. »

Un quart en était destiné à l'entretien des évêques, « pre-

(1) Ansouis, Artignose, Beaudiner et autres villages de la sénéchaussée d'Aix.

(2) Parmi les pièces annexées au bailliage d'Avesues, dans la collection manuscrite des Archives nationales, B III, 19, fol. 363-387,