Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

336 LES CAINERS DES CURÉS

VIL ABANDON DE LA DÎME PAR LES CURÉS

Un curé d'Anjou fait présenter à « l'assemblée générale des États de la nation » une lettre sur le droit exe lusif des curés aux dîmes de leurs paroisses (1).

Charles Martel, y raconte-t-on, pour soudoyer les gens de guerre, — pour sauver la chrétienté de l'invasion des Sarrasins, — avait dépouillé les églises. Charlemagne, d'accu avec la nation et conformémentaux doctrines des pères

e l'Église, aux préceptes même de l'Ancien Testament, Ro qu'une partie des fruits de la terre, la dime, scrail affectée chaque année aux besoins des paroisses et à leurs pasteurs.

Les capitulaires de 802 et de 804 en font une loi générale et portent, en termes exprès, qu'elle doit être payée aux églises anciennement baptismales. Durant l'anarchie féodale, les dimes des paroisses furent usurpées. De nombreux canons des conciles du onzième siècle en ordonnèrent la reslitution. Mais ce fut seulement au seizième siècle que l’accord de la puissance spirituelle avec la temporelle produisit une nouvelle et éclatante reconnaissance du droit des curés.

L'édit de Charles IX du 16 avril 1571 les admit à exercer reprise de leur ancien héritage et leur attribua, sur les dimes de leurs paroïsses, une partie congrue de 120 livres. Quelque minime que fût cette somme, elle parut exorbi-

1) 83 p. in-8, Bibl. nat. Lh5’ 1214.