Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DU JEU DE PAUME 397

lante aux décimalteurs et beaucoup refusèrent de la payer’ L'ordonnance de Blois (1579), un édit d'Henri IV (1606) et les remontrances des ambassadeurs français au concile de Trente constatent l'insuffisance des revenus des curés. En 1629, Louis XIII élève la portion congrue à 300 livres. Louis XIV, par la déclaration de 1686, la fixe à 500 livres. Un siècle plus tard, une déclaration royale porte à 700 livres la portion du curé, à 350 celle du vicaire.

« Si le druit de s'imposer lui-même et de répartir son imposition reslait au clergé, » s'écrie en terminant le curé angevin, « qu'il nous soit enfin donné de rompre les fers dont la cupidité des riches bénéficiers nous tient enchaï nés ! »

Cette vive revendication est étouffée dans l'assemblée d'Angers. Mais elle est relevée dans celle de Saumur, toute remplie de curés patriotes.

Le cahier du clergé de cette sénéchaussée (1) commence par la déclaration « que le premier Ordre ne veut mettre aucune borne à l'étendue de ses sacrifices pour les besoins de l'État. — L'égalité, « Punité de l'impôt, » y est proclamée, sans réserve aucune, « parce que les biens eeclésiastiques étant dans l'État comme ceux. de tous les citoyens, ils doivent être soumis aux mêmes charges el imposés sur les mêmes rôles. »

Un protesle contre l'ordonnance de 1768 qui à achevé le dépouillement des curés en leur ôtant les novales, dimes sur les Lerres nouvellement défrichées, qui jusqu'alors leur avaient été réservées en dehors des dimes proprement dites, sur les terres antérieurement cultivées, toutes usurpées par les hauts seigneurs laïques et ecclésiastiques. On demande que, laissant de côté les inféodées, les dimes prélevées par des ecclésiastiques quelconques, séculiers ou réguliers,

(1) Arch. Parl. V, 718-720.