Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DU JEU D® PAUME 339

voquant le principe de « l'inviolabilité de la propriété, » et par les autres rappelant les lois ecclésiastiques qui interdisent l’aliénation des possessions sacrées du clergé, usufruitier perpétuel, et qui frappent d'excommunication majeure quiconque oserail porter une main impie sur « l’Arche sainte. »

Les curés du bailliage de Gien tournent la difficulté de foi ct de fait (1). Ils commencent par réclamer « la dotation en biens fonds de tous les curés, soit ceux à portion congrue, soit ceux dont le casuel faitle principal revenu, à la somme de 3,000 livres pour les grandes villes, de 2,409 livres pour les petites villes, de 2,000 livres pour les curés de campagne, 1,000 livres pour les vicaires des villes et 800: livres pour les vicaires de campagne, lesquels ne seront plus à la charge des curés, déduction faite des dimes el autres biens à l'égard de ceux qui en possèdent, si on les leur laisse.

Mais où prendre les fonds nécessaires pour de pareilles dotations en rejetant et le casuel et la portion congrue ? demandent-ils ensuite. Ils répondent : « qu'il ne leur appartient pas de tracer au gouvernement la marche qu'il doit suivre à cet égard; ils savent seulement que l'Église est assez riche pour pourvoir abondamment à la subsistance honnête de tous les ministres essentiels à la religion, et qu'il n'est pas tolérable qu'avec un patrimoine destiné par les canons à la subsistance des ecclésiastiques, les plus essentiels, ceux qui portent le poids de la chaleur du jour n'aient pas le plus étroit nécessaire, tandis que les autres jouissent d’un ample et immense superflu.

« Quel riche fonds l'État ne trouverait-il pas pour la dotalion des pauvres curés et vicaires et les besoins même de l'État, s'il plaisait au roiet aux États généraux de réduire,

(4) Arch. par. t. II, p. 399,