Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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suivant le désir des honnêtes gens, les gros biens de nos seigneurs les archevèques et évêques, abbés commendataires, couvents riches, ete., à un revenu honnète el proportionné à leurs qualités et dignités, au jugement de la nation! »

VIIL LA QUESTION DES BIENS DE L'ÉGLISE

Plus on étudie, dans les cahiers du clergé, les chapitres « d'économie ecclésiastique,» mieux on reconnait que ce qui était le plus ardemment désiré par les curés à « portion congrue, » c’est juste, — sauf le nom et quelques détails de forme, — ce qui leur fut accordé par la Constitution civile de 1790, ce quils ont aujourd'hui : un revenu ou salaire fixe garanti par l'État.

Nous disons « garanti » et non « payé par l'État.» Car ce sont les brochures, et non les cahiers qui expriment avec netteté cette idée adoptée par l’Assemblée constituante : Les gens de mainmorte ne devraient rien posséder; les propriétés ecclésiastiques seront rendues à l’État pourvu que l'État se charge de toutes Les dépenses du culte, de l'instruction et de l’Assistance publique (1).

Le secrétaire d'un évêque (2) établit que la nation est « éminemment propriétaire de tous les établissements publies, » puisqu'elleen est » l'unique objet, «et que « toute fondation qui s’écarte de ce but est nulle de nature. » La

(4) De la réforme du clergé, par l'abbé Brottier, in-8, Bibl. nat. Lb°, 1048.

(2) Haro sur la feuille de Bénéfiecs. Grenoble, 1789, in-8.B. N, Lh® 1482.