Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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du travail, ne peuvent essuyerles larmes des malheureux. » Ils voudraient qu'il fût « enjo'nt » aux archevèques et évéques de « procéder sans délai aux unions de bénéfices sans charge d'âmes pour faire un sort honorable » aux pasteurs des paroisses (1).

Les curés de Beauvais font observer que, s'ils doivent attendre la mort des détenteurs de bénéfices simples pour obtenir un salaire suffisant, « le secours est trop éloigné ! » IS prientles États généraux « d'aviser aux moyens de les soulager promptement. » (2)

Ceux de Mantes et Meulan, réclamant de 1.500 à 2.400 livres pour eux et 750 pour leurs vicaires, sont convaincus que l’Assemblée nationale « saura fixer le sort de la partie la plus utile du clergé de France, »

Ceux de Châtellerault mettent aussi « les droits sacrés ct les saints usages de la religion sous la sauvegarde » des représentants de la nation. Ils se recommandent à litre de « ministres nécessaires, depuis longtemps privés de leur légitime patrimoine. »

Dotés convenablement, « ils ne seraient plus exposés à l'infamie de faire acheter leurs fonctions saintes par un casuel forcé, ils n'auraient plus la douleur de renvoyer les mains vides nombre d'indigents confiés à leurs soins, ils Jjouiraient pendant leur vie du gracieux sentiment de sauver du pillage leurs dépouilles et n’emporteraient plus au tombeau la honte d’être méconnus des leurs ». (3)

L'odieux droit de déport, « contraire aux droits des curés et au salut des peuples » (4) est très vivement dénoncé dans les cahiers de Picardie comme dans ceux d'Auvergne, dans ceux aussi de l’Orléanais, de l'Ile-de-France, surtout

(1) Arch. part. 1, p. 287-294. (2) Arch. parl , I, 686-670.

(3) Cahier du clergé d'Abbeville, (4) Arch. Parl., UT, 293,