Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

398 LES CAHIERS DES CURÉS

devenir « le sénat de l'évêque, » ouvert aux curés après vingt ans de service (1).

Qu'une loi civile vienne sanctionner lesrègles canoniques qui ont interdit la pluralité des bénéfices et « fixe des règles invariables pour leur sage rétribution. » (2) Sa Majesté, écrit-on le plus souvent, « sera très humblement suppliée de refuser sa nomination à un bénéfice à toute personne qui sera pourvue d'un autre... et d'imposer la même obligation à tous les collateurs ecclésiastiques ou laïques de son royaume. » (3)

La résidence forcée des bénéficiers — ou plutôt des fonctionnaires ecclésiastiques, car on n’admet plus d’ecclésiastiques sans fonctions — est exigée par l'unanimité des curés. Les plaintes contre l'absence perpétuelle des évêques sont générales, quand les curés se trouvent libres de rédiger le cahier du clergé à leur aise. Les plus modérés demandent ironiquement que monseigneur soit tenu de visiter son diocèse au moins tous les cinq ans (4) et que sa visite ne coûte rien au clergé inférieur. (5)

« Etant dans l’ordre que les évèques visitent chaque année leurs diocèses, ou au moins une partie considérable, pour y porter l'exemple de leurs vertus, pour y établir la paix et s’instruire de la conduite de ceux qu'ils doivent regarder comme leurs coopérateurs, » disent avec beaucoup d'amertume les curés du bailliage de Mantes, « le roi sera supplié de réduire tous les archevèchés et évêchés à 400 paroisses et d'en établir de nouveaux dans les licux où le

(1) Cahier du clergé de Chaumont en Bassigny. (2) Id. du Quercy.

(3) Id. de Soissons, de Saintes, étc.

(4) Id. de Limoges.

(5) Id. de Dourdan.

(6) Id. de Mantes,