Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DÜ JEU DE PAUME 359

démembrement de deux ou trois autres diocèses RééSniore la facilité d'en former un. »

Dans le Midi, au contraire, où les évêques sont trop nombreux, l'on demande qu'ils soient réduits en nombre et la circonscription des diocèses déterminée par les États généraux selon Les besoins des fidèles.

Les curés expriment rarement ce qu'ils pensent de leurs évêques. Quelques-uns « recommandent au roi le plus grand soin dans le choix » des prélats (1). D’autres engagent les députés à chercher « le moyen le plus efficace de procurer à l'Église des pasteurs éclairés et de bonnes mœurs, » indiquant que, « pour y parvenir, il serait peutêtre à propos qu'aucun ecclésiastique ne fût promu à l’épiscopat sans avoir préalablement exercé le saint ministère pendant un certain nombre d'années (2). »

Dans beaucoup de cahiers sont réclamées « des règles invariables pour la sage distribution des bénéfices. » (3) Le Ministère de la Feuille est aussi méprisé que haiï des curés, qui demandent, partout où ils osent parler franchement, son abolition par les États généraux (4) et, en son remplacement, l'institution d’un conseil de conscience, formé de toutes les classes ecclésiastiques (5).

Très timides vis-à-vis de l'autorité épiscopale, les curés se montrent d'autant plus réservés à l'égard du pouvoir royal qu'ils comptent sur lui — aidé par les États généraux — pour obtenir justice contre l'aristocratie cléricale. Ils défendent son droit — le droit de l'État — ne contestant nulle part les quatre articles de la déclaration de 1682, au

(4) Cahier du clergé de Poitiers. (2) Id. de Crépy-en-Valois.

(3) Id de Dordan. (*) Id. de Péronne.

(5) Id. de Reims, Auxerre, Sézanne, Riom, Reims, Dourdan, Paris-hors-les-murs.