Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DU JEU DE PAUME 361

Quand ils rédigent les cahiers primitifs des communes rurales, ils y insèrent la négation du concordat de 1516 et la demande du rétablissement de la Pragmatique Sanction de 1438, si bien que ce double vœu se reproduit dans la majorilé des cahiers laïques des bailliages et sénéchaussées. Cependant, dans leurs propres cahiers, ils s'abstiennent le plus souvent de le formuler, soit que les évêques et grands-vicaires présents les en empêchent, soit qu'ils aient peur de paraitre hérétiques ou séditieux.

Qu'importe d’ailleurs, puisque leurs propositions de réformes présentées une à une, sans méthode apparente, sont toutes négatives du marché conclu entre Léon X et François 1®, pour l'exploitation des richesses ecclésiastiques et la confiscation des libertés de l'Église au profit du despolisme. Cependant les curés de la Basse-Marche font passer dans le cahier officiel la prière au roi de « négocier un nouveau concordat avec le Saint-Siége (1). » Les curés de Beauvais réclament expressément « la liberté des élections, confirmées par sa Majesté. » Ceux d'Évreux rappellent la tradition constante des anciens États généraux à cet égard; ils adjurent Assemblée nationale de 1789 de « ramener l'époque où les places et biens de l'Église, au lieu d'être distribués par la faveur, se conféraient au mérite, au concours, par l'élection. »

(1) Arch. Part. TT, 615.