Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DU JEU DE PAUME 371

nationale et préliminaire qui, assurant au Tiers une représentation et une influence égales, ordonne de voter par tête. » — De la même manière raisonnent les curés de Gien (1), demandant que « les délibérations se fassent en commun, et que les voix se comptent par tête et non par Ordre, ni par bailliage, ni par province. » — Les curés d’Amiens (2) proclament : « L'opinion publique est le concours de toutes les lumières, le produit de toutes les réflexions, le résultat de tous les suffrages. Ce sont les individus qui opinent, leur nombre individuel doit donc être consulté etl’opinion par tête doit par conséquent prévaloir. »

Au point de vue, non plus des mandats, mais des personnes, le résultat général des élections de 1789 fut, pour le clergé :

D'une part, 205 curés;

D'autre part, 52 abbés et-chanoïnes, 7 moines et 42 prélats. XIV LES CURÉS AUX ÉTATS GÉNÉRAUX

Lorsque les élus se présentèrent à Versailles, le 2 mai, la cour déploya toutes ses séductions, afin de maintenir les curés attachés au premier Ordre. Le roi daigna les recevoir en corps avec leurs supérieurs, deux heures avant la noblesse, cinq heures avant le tiers-état, et dans son cabinet privé, tandis que les députés des communes étaient admis dans une salle presque publique.

(1) Arch. parl. TT, 398. (2) Ibid, 1,733.