Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

372 LES CAIIERS DES CURÉS

L'ouverture des États généraux fut précédée d'une procession à la cathédrale et d’un 7e Deum à la paroisse SaintLouis, cérémonies pompeuses où le rôle principal était joué par le clergé. Du haut de la chaire sacrée, l’évêquedéputé de Nancy, Mgr de la Farre, présenta à Sa Majesté « les hommages du clergé, lesrespects de la noblesse et les très humbles supplications du tiers-état. »

Le 3 mai, si les représentants déjà illustres de la bourgeoisie des plus grandes cités attendaient, dans un couloir obseur, l'ouverture de la séance royale, les curés des plus humbles villages étaient vite introduits dans la salle royale et s’asseyaient à la gauche du trône.

Deux jours plus tard, les trois Ordres étant convoqués dans un local différent, se posait la question capitale de savoir s'ils resteraient isolés ou s'ils se réuniraient. Dans le premier cas, c'élaient les anciens États généraux impuissants; dans le second, ce devait être l'Assemblée nalionale omnipotente.

La noblesse se prêtait à la première hypothèse; elle se prononçait, par 188 voix contre 47, pour la vérification des pouvoirs isolément.

Sous la présidence de Farchevèque de Rouen, le cardinal de La Rochefoucauld, la chambre du clergé décida qu’elle était « formée, mais non constituée. » Deux archevèques libéraux, celui de Vienne en Dauphiné et celui de Bordeaux, Lefranc de Pompignan et Champion de Cicé, se prononcèrent pour la vérification en commun avec les deux autres Ordres. Leur motion réunit 114 suffrages; mais 133 voix se prononcèrent en sens contraire. Le faste de la cour et les sourires de la reine semblaient avoir dissous la majorité des curés.

Mais au moment où commence le dépouillement des procès-verbaux d'élections, se présente ef se fait admettre une députation du tiers-état. Son orateur,le dauphinois Mou-