Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DU JEU DE PAUME 313

nier exprime avec éloquence l'invitation de l'Ordre des communes à l'Ordre du clergé de se rendre dans la salle commune pour vérifier ensemble les pouvoirs des députés de la Nation.

Grâce à l'insistance de l’évêque de Langres, de La Luzerne, une députation est chargée d'aller « témoigner à Messieurs du Tiers le zèleet l'attachement dont les membres du clergé sont pénétrés pour eux; » de plus, d'inviter et le troisième et le second Ordre « à conférer ensemble et à se concerter. »

Sur le choix des commissaires conciliateurs, se livre une lutte de trois séances, qui aboutit, le 11 mai, à la nomination des deux archevôques de Bordeaux et de Vienne, de l'évêque de Langres, d’un chanoine de Verdun et de quatre curés.

Au même moment la noblesse déclarait sa chambre constituée, suivait la vérification de ses pouvoirs, etcependant nommait aussi 8 commissaires « pour se concerter avec les deux autres Ordres. »

Lorsque les délégués de la noblesse se présentèrent au tiers-état, Mirabeau les écrasa de son éloquence et fit ressortir très habilement « la circonspection » du premier Ordre: « Le clergé a suspendula vérification des pouvoirs, il s'est déclaré non constitué. … On croirait qu'il se propose le rôle de médiateur, comme le plus convenable à son caractère et à ses vrais intérêts. »

Cette avance aux curés fut {très inopportunément traversée par une motion de l'évêque de Langres en faveur des deux Chambres. La majorité de la noblesse ne s’y rallia point, et les divisions s'accentuèrent au sein du clergé. La Luzerue et Le Franc de Pompignan abandonnèrent le mandat de commissaires conciliateurs. Is furent remplacés par Dulau, archevèque d'Arles, et par l’évêque de Clermont, de Bonal. Victoire dangereuse pour le parti épiscopal et