Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DU JEU DE P\UME

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XV LE PARTI DES CURÉS ET LE PARTI DES ÉVÊQUES

L'aristocratie cléricale fait cause commune avec l'aristocratie laïque. Elle est de toutes les intrigues qui maintiennent et enveniment les divisions entre les Ordres pour obtenir l'avortement des États généraux. Elle est de tous les complots qui s'ourdissentchez les princes, chez la reine et dans les casernes en vue de dissoudre la représentation nationale s’il s'en peut constituer une.

Les curés sont individuellement travaillés avec une perversité profonde. Aux timides, on rappelle que l'interdit et l'excommunication atteindraient quiconque oserait rompre avec les supérieurs d'institution divine et de droit canonique. On promet aux ambitieux de fructueux bénéfices et des dignilés brillantes. Des places dans les carrosses épiscopaux sont réservées aux plus misérables des recteurs députés; Lel desservant de village a son couvert mis à la table mème de son archevèque.

Cependant, aux conférences qui se tiennent du 30 mai au 9 juin, les curés persistent à jouer le rôle de conciliateurs, que leurs cahiers leur ont commandé, que le tiersétat leur à reconnu et que la royauté paraît approuver.

Contre l'archevêque d'Arles, Thibault, curé de Souppes, représentant du baïlliage de Nemours, reprend la proposition écartée par la chambre du clergé le 25 mai : que les Ordres se transmettent réciproquement les pouvoirs vérifiés et que les pouvoirs contestés soient jugés en commun. Les commissaires royaux amendent celle motion et croient ob-