Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

L£ SERMENT DÜ JEU DE PAÜME 383

en lriomphe au bureau. Le lendemain soir, le quatrième curé poitevin, Dillon, vient rejoindre ses compatriotes, L'abbé Grégoire, député de Naney, entre avec le curé Besse, député d'Avesne; deux recteurs bretons, Loaisel et Guégan, du diocèse de Vannes et de Pontivy, les accompagnent.

Si nous ne sommes pas accourus plus tôt, disait Dillon en leur nom, c'est que « nous avons voulu épuiser tous les moyens de douceuretde patience quela prudenceet l'amour de la paix pouvaient nous inspirer. »

Le 15, le curé Marolles, représentant de Saint-Quentin, et le curé Mougins de Roquefort, député de Draguignan, arrivent à leur tour. Le 16, se présentent Clerget, curé d'Ornans, l’'émancipateur des serfs dela Franche-Comté, les curés Rousselot, franc-comtois aussi; Bertherea u, du Maine; Joubert, de l’'Angoumois; Lucas, de Tréguier, en Bretagne ; Laurent, du Boulonnais, et le chanoine de Champlitte, Longpré, député du bailliage d'Amont, comme Rousselot et Clerget. |

Les élus du tiers-état étant égaux en nombre à ceux des deux autres Ordres réunis, ces adhésions du bas clergé suffisaient pour que l’Assemblée se déclarât constituée et entamât l'étude d'une loi constitutionnelle.

Le 17 juin, à midi, la réunion des représentants vérifiés « de la majeure partie » de la nation, selon l'expression de Mounier, proclama, sur la proposition de Sieyès, « l’Assemblée Nationale », autorisa la perception des impôts, « quoique illégalement établis, » jusqu'à la fin de la session, et déclara « traitre et infàâme » qui oscrait entraver les délibérations ou toucher aux personnes desinviolables représentants de la France.

Les curés dissidents avaient néanmoins reparu dans la salle où les évêques et la grande majorité des ecclésiastiques continuaïent à siéger comme « Chambre du clergé. » A ceux qui incriminaient leur conduite, Lecesve réplique: