Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

384 LES CAHIERS DES CURÉS

« Le roi n’a pas appelé les curés et ne les a pas rendus éligibles pour connaitre la religion des peuples mais leurs besoins. Et que faut-il pour réformer les abus et régénérer la nation? Des évêques? non. Des grands vicaires? non. Des chanoines? non. Des religieux ? point. Des curés ? pas davantage. Que faut-il donc? Des citoyens et uniquement des citoyens! »

L'abbé Maury fait éclater son tonnerre sur la tête des curés factieux qui se dérobent à la soumission imposée par la volonté divine. Il se lance dans l'histoire, s’avise de comparer l'époque d'Élienne Marcel au temps présent. Grégoire lui prouve qu'il n'est qu'un ignorant, et que les meurtriers d'alors, qu'il a cités, n'étaient point des curés, ni le peuple de Paris, mais un évêque ct des nobles conspirant avec un roi.

Aux séances suivantes, l'évêque de Poitiers accuse les curés d'avoir violé leur mandat, qui prescrivait le vote par Ordre. Jallet dévoile les intrigues et les fraudes dont l'épiscopat poitevin s’est rendu coupable, substituant un cahierà lui au vrai cahier des électeurs; il défie messeigneurs de Poitiers et de Luçon de laisser confronter les deux cahiers du clergé de la capitale deleur province.

Une journée de plus se passe en luttes oratoires entre le parti des évêques et celui des curés. Le 19, est mise aux voix la proposition nettement formulée par l'archevêque de Bordeaux de vérifier lès pouvo'rs en commun. L'archevèque de Paris, les évêques de Coutances et de Rodez tentent encore d'ajouter des réserves de nature à empêcher une décision définitive.

Mais enfin l'appel nominal commence. Il aboutit à 127 voix pour la vérification en commun, 137 pour la vérificalion séparée, plus 12 pourla vérification commune « avec réserve expresse des droits de chaque Ordre. »

Les 127 se rallient sur le champ aux 12, afin ce former