Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

6 LES COMPLOTS MILITAIRES

principes de la Révolution qu'elles avaient propagés partout dans leur marche victorieuse.

La politique de la Restauration à l'égard de l'armée était donc toute tracée. C'est cette politique qui lui inspira les fautes de 1814 et qui, après 1815, souleva contre elle tant d’hostilité.

En 1814, la première Restauration ne se borna pas à proscrire le drapeau tricolore, à confier le ministère de la guerre au général Dupont, à honorer la mémoire de Cadoudal, de Pichegru, de Moreau. Pour des raisons d'économie, elle décida la réduction de l'effectif. Elle ne garda que 105 régiments d'infanterie, 56 de cavalerie, 12 d’artillerie, 3 du génie : en tout 324.000 hommes et 32.000 chevaux. Une ordonnance du 12 mai 1814 renvoya tous les officiers qui, par par l'ancienneté des services, les blessures ou les infirmités, avaient droit à la retraite. Les autres, ceux qui excédaient le complet réglementaire, furent mis en non-activité avec le traitement de demi-solde, Le nombre s’en éleva jusqu’à 14.000.

En revanche, on organisa une maison du roi, petite armée privilégiée qui fut inscrite au budget pour plus de 29 millions (1).

(1)La maison du roi en 1814 comprenait : 2 régiments d’infanterie de la vieille garde sous le nom de corps royal des grenadiers et des chasseurs de France; 4 régiments :de cavalerie,

transformés également en corps royaux : cuirassiers, dragons, chasseurs, chevau-légers, lanciers ; 4 anciennes compagnies