Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES PREMIERS COMPLOTS 97

la place, de concert avec un capitaine Ledoux, de la légion de l'Yonne, en garnison à Lyon, parvint à grouper un assez grand nombre d'officiers à la demisolde. Ledoux répondait de ses soldats et se chargeait de la ville. Un capitaine de dragons à la demi-solde, Oudin, devait marcher à la tête de plusieurs communes du sud-ouest de la banlieue, et un ancien chef de corps franc pendant les Cent-Jours, Garlon, promettait d’insurger plusieurs autres communes du nord-ouest. Le mouvement fut fixé au 8 juin 1817. La cocarde tricolore était le signe de ralliement. On proclamerait Napoléon II,

Le 8, au matin, les conjurés de Lyon se réunirent. Mais Ledoux ne parut pas. Pourquoi ? Il était allé, disait-on, aux environs. Il revint le soir, et se dirigea vers la maison de Canuel. On le suivit. Plus de doutes. Quand ïl sortit, on lui tira un coup de pistolet qui l’étendit mort sur le pavé. Assurés d’être trahis, les conjurés de la ville ne bougèrent pas. Mais les communes s'étaient levées, dans la soirée du 8, au son du tocsin. Elles marchaient sur Lyon, quand elles furent dispersées par la gendarmerie, sans effusion de sang,sans qu'un seul coup de fusil eût été tiré.

Ce simulacre d’insurrection fut annoncé au gouvernement par les autorités comme un soulèvement for-

midable. Aussitôt commencèrent des arrestations en 6