Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES PREMIERS COMPLOTS 105

nouveau ministèredans lequel on aurait mis Chateaubriand aux affaires étrangères, Villèle à l’intérieur, de Labourdonnaye à la police, le général Canuel à la guerre, de Bruges à la marine, et de Fitz-James à la maison du roi. Enfin, on aurait confié le commandement de la r'° division militaire au général Donnadieu.

Un pareil coup de main réclamait des hommes énergiques et surtout peu scrupuleux. Aussi, n’eston pas étonné d'apprendre que Donnadieu et Canuel s’en étaient chargés: Donnadieu, ennemi déclaré de M. Decazes depuis l’affaire de Grenoble et privé de son commandement militaire par Gouvion, Donnadieu qui se répandait en insultes violentes contre le duc de Richelieu et qui était allé jusqu’à le menacer de voies de fait; Canuel, dépossédé l’année précédente de la 19e division; tous les deux prêts à toutes les besognes; tous les deux entourés d'officiers supérieurs compromis avec Canuel dans les événements de Lyon et comme lui mis en disponibilité sur la demandedeMarmont : MM. deRieux-Songy, de Romilly, de Blot, de Chauvigny, de Joannis, auxquels s'était joint un ancien chef de chouans, Chappedelaine, employé depuis par la police.

Ces personnages, auxquels la disgrâce avait fait des loisirs, se rencontraient presque tous les jours pour s'y concerter sur la terrasse du jardin des Tuileries qui borde la Seine. « Cette particularité, dit Pasquier,