Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LE COMPLOT DE PARIS (19 AOUT 1820) 113

au nombre de plusieurs milliers, marchèrent vers la Chambre. Des officiers à la demi-solde, le général Solignac, le colonel Barbier-Dufay, le chef d’escadron Duvergier, se faisaient remarquer dans la foule qui criait: Vive la Charte! I] y eut d’effroyables bagarres sur les boulevards. La cavalerie, cuirassiers et dragons, chargea à plusieurs reprises. Le sang coula. Le maréchal Oudinot fut foulé aux pieds et blessé dans une de ces collisions.

En dépit des résistances, la loi fut votée. Mais elle laissait des ferments de haine que les ennemis des Bourbons résolurent d’exploiter. De ceux-là était le colonel Fabvier.

La vie agitée du colonel Fabvier a fait quelque tort à sa réputation. On est trop porté à ne voir en lui qu'un conspirateur. Il avait l’étoffe des plus hauts emplois militaires. .

Fabvier était né à Pont-à-Mousson, en 1782. Il sortit de l'École polytechnique en 1804, comme lieutenant d'artillerie, et il sembla de bonne heure destiné à courir les grandes routes. On le voit en Allemagne en 1809, en Dalmatie en 1806,à Constantinople avec Sébastiani en 1807, et peu après en Perse avec la mission Gardanne.

Rappelé d'Orient en Espagne, il y servit en 1811 comme aide-de-camp de Marmont. D’Espagne, il alla

1ejoindre Napoléon en Russie, fit la campagne de