Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LE COMPLOT DE PARIS (19 AOÛT 1820) 115

Fabvier, lorrain d'origine, connaissait presque tons les officiers de la légion de la Meurthe. Il recevait régulièrement le rapport de tout ce qui s’y passait, et son influence lui assurait une autorité plus respectée que celle du colonel. C’est là qu’il trouva le capitaine Nantil, dont on fait d'ordinaire le chef de [a conspiration. Nantil (Noël) était du même pays que Fabvier, et, comme lui, il était sorti de l’École polytechnique, mais en 1809, et pour servir dans l'infanterie. Pris à Vilna, en 1812, relâché en 1815, Nantil avait été admis comme capitaine dans la légion de la Meurthe, Mais il croyait avoir à se plaindre des Bourbons. Il trouva un concours puissant dans le Basar français où il fut introduit par un de ses amis, le lieutenant Maillet.

Ce Bazar, que le complot de 1820 a rendu célèbre, était un vaste magasin établi dans la rue Cadet, et destiné à une exposition publique des objets d’art et de commerce dont les artistes et les marchands désiraient faciliter la vente. Il avait pour administrateurs un sieur Mallent et le colonel en non-activité Sauzet (Louis-Antoine), et pour employés d’assez nombreux militaires, sortis, comme Sauzet, dela garde impériale. Le Bazar était ainsi devenu un centre de réunions bonapartistes et libérales, et comme un foyer de propagande. Il comptait, parmi ses familiers les plus as-

sidus, Maziau, ancien lieutenant-colonel des chasseurs