Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

116 LES COMPLOTS MILITAIRES

de la garde, Berard, chef de bataillon de la légion des Côtes-du-Nord, Dumoulin, gantier de Grenoble, qui avait mis sa fortune au service de Napoléon, lors du retour de l'ile d'Elbe, et qui l’avait suivi, luimême, comme officier d'ordonnance, l'avocat Rey, son compatriote, etc.

Des confidences furent échangées entre Nantil et le comité du Bazar. Celui-ci avait déjà songé à recourir, contre le gouvernement, à une conspiration militaire. Les mouvements qui avaient éclaté à Naples et dans le Piémont, l'insurrection militaire qui venait de triompher en Espagne, avec Riego et Quiroga, et qui forçait Ferdinand VII d'appliquer le gouvernement constitutionnel, étaient de séduisants exemples.

Toutefois, le comité regardait les Bourbons comme inattaquables à Paris. Il croyait que le seul projet efficace consistait à faire éclater des révoltes sur plusieurs points du pays à la fois, de manière à diviser et à affaiblir d'autant la répression. Pour cela, Sauzet préparait un soulèvement à Vitry, son pays natal, dans une compagnie de vétérans. Maziau, de son côté, travaillait un régiment de cavalerie, en garnison à Amiens (chasseurs du Cantal), et une partie de la légion de la Seine, détachée à Cambrai. On avait des intelligences dans les garuisons de l’Est et du Dauphiné. Enfin, dans l'Ouest, on comptait sur l'artillerie

de Rennes et l'infanterie de Nantes.