Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

118 LES COMPLOTS MILITAIRES

Enfin, on s'était assuré le concours des jeunes gens des Écoles. La mort de leur camarade Lallemand les avait surexcités. Grâce à deux étudiants , Joubert et Bazard, ils étaient entrés dans le mouvement, et prêts à marcher avec les troupes: «Au premier avis, écrit l’un d’eux, plus de 400 étudiants se trouvèrent assemblés aux différents lieux de rendez-vous, attendant le signal. Chacun s'était muni d'armes et de munitions. Le signal, attendu si longtemps, n'arriva pas (1). » Nous verrons pourquoi.

Tout le mois de juillet 1820 fut employé en voyages dans les départements, en envois d'argent, en achat d'armes, en préparatifs de tout genre.

On a supposé que le comité avait eu à sa disposition des sommes considérables provenant, soit de riches banquiers du parti, comme Hainguerlot, et surtout Laffite (c’est, notamment, l'opinion de Pasquier ), soit des frères de Napoléon, soit du prince ‘d'Orange, soit même du duc d'Orléans. La vérité, plus simple, c’est que l'argent était le produit de sa-

crifices personnels faits par un grand nombre de

515-534, jugement de la Cour des Pairs.— Archives de la querre, Corresp. générale (août 1820). À consulter, seulement, Procès de la conspiration militaire du 19 août 1820, 1 vol. in-8, 1827 (chez Ponthieu),car l'ouvrage est inexact, et d’ailleurs incomplet. C’est pourtant là-dessus que s'appuie le récit de Pasquier (Wémoires, t. 1v, ch. 18), qui reproduit le rapport du marquis de Pastoret, au nom de la commission d'instruction.

(x) Les Etudiants sous la Restauration, Paris révolutionnaire, t. 1, 1833.