Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LE COMPLOT DE PARIS (19 AOUT 1820) 419

conjurés, et de dons volontaires offerts par des particuliers, obscurs mais dévoués à la révolution. Les dépenses, d’ailleurs, furent moins élevées qu'on ne l’a cru.

Le moment de l'explosion approchaït. Il fallait un chef marquant et énergique qui se déclarât. Les généraux Pajol, gendre d’Oudinot, Bachelu, combattant de Waterloo, Merlin, fils du conventionnel, n’accueillirent qu'avec tiédeur les offres qui leur furent adressées. On ne les avait pas mis dans le secret des opérations. Ils promettaient leur concours après le mouvement, pas avant. D’autres, comme Maison, gouverneur de Paris, Defrance, commandant de la 1'e division militaire, semblaient, dans leurs propos et leur attitude, peu favorables’à la royauté. Mais on ne savait pas ce qu'on mettrait à la place des Bourbons.

Renverser le gouvernement, s'emparer des Tuileries et de la famille royale, proclamer un gouvernement provisoire : voilà quel devait être le premier résultat. Pour le reste, on était partagé. Lafayette, Dupont de l'Eure et la jeunesse des Écoles voulaient la Républi-

que (1). Manuel croyait difficile de supprimer les

(1) « Quels qu'aient été les intérêts qui furent alors mis en jeu que lés uns aient rêvé Napoléon It; d’autres, Napoléon II : que même alors quelques imperceptibles aïent songé au bourgeois de Neuilly : il est certain que la République était déjà le mot d'ordre des Ecoles, et que ce futen son nom qu'elles se préparèrent au combat. » Les É{udiants sous la Restauration, ibid.