Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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institutions monarchiques et penchait à les confier soit au duc d'Orléans, soit au prince d'Orange. Mais le général Tarayre soutenait les droits de Napoléon II et faisait observer, fort justement, qu'il serait difficile d'entraîner les troupes sans évoquer le nom et les glorieux souvenirs de l'Empereur.

Le mouvement devait éclater le 10 août. Puis il fut remis à la nuit du 19 au 20. Retard funeste au succès qu'on se promettait. La légion de la Meurthe, caser-

née au faubourg Poissonnière (quartier de la Nouvelle France), devait se porter sur le fort de Vincennes, et s'en emparer par surprise au moyen des intelligences qu'on s’y était ménagées. De son côté, la légion des Côtes-du-Nord devait descendre rapidement sur les Tuileries et les enlever, pendant que les jeunes gens des Écoles se joindraient aux troupes. Enfin, la légion du Nord devait occuper les quais voisins de l'Hôtelde-Ville. À Ja même heure des insurrections locales, étaient combinées à Vitry, Cambrai, Colmar, etc. Partout on aurait aboré le drapeau tricolore.

Dans la nuit du 18 au 19, une explosion eut lieu à Vincennes et coûta la vie à plusieurs personnes. Elle était tout accidentelle, et due à l’imprudence d’un sous-officier chargé de préparer des pièces d’ar-

tifice pour la saint Louis, fête du roi (1). Elle

(1) Cet épisode a suggéré à Alfred de Vigny un des récits de