Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LE COMPLOT DE PARIS (19 AOÛT 1820) 121

entraîna un remaniement dans la garnison du fort. Mais ce n’est pas ce contre-temps qui fit échouer l'entreprise.

L'autorité, jusqu'alors sans défiance, était prévenue depuis plusieurs jours.

Le 15 août, deux des conjurés du 2° d'infanterie de la garde, les sergents-majors Petit et Vidal, avaient fait à leur colonel et au général de Coestloquet, aidemajor-wénéral de la garde, des révélations qui furent confirmées par un agent de la police militaire, le capitaine à la demi-solde Chénard. Ce Chénard, qui avait capté les confidences de quelques affiliés, était chargé de « suivre » la conspiration. Le 16 et le 17, trois officiers de la légion du Nord dénoncèrent à leur tour ce qu'ils savaient. Les ministres se réunirent plusieurs fois en conseil. Fallait-il procéder à des arrestations immédiates, ou attendre un commencement d'exécution? On décida d’attendre.

Le 19, Marmont, major-général de service, ayant été informé dans la matinée, par Petit et Vidal, que le mouvement était fixé pour le soir même, prit sur lui d’ordonner des mesures énergiques. Dans la journée, il renforça la garnison de Vincennes, appela des troupes de Courbevoie et concentra la garde autour des Tuileries. Ces mesures, contraires à ce

+ son beau livre : Servitude et grandeur militaire (La veillée de Vincennes).