Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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qui avait été décidé, étonnèrent et indisposèrent les ministres. Pasquier ne s’en cacha pas au maréchal.

« À présent, monsieur le maréchal, lui dis-je, je crains bien que tout ne soit manqué. Il estimpossible que des ordres prématurés, publiquement donnés, n'arrivent pas jusqu'aux conjurés. Vous savez qu'ils ont des intelligences dans la garde : ils en ont peutêtre plus que vous ne croÿez ; ils peuvent en avoir que vous ne saurez jamais, car vous n'ignorez pas que Nantil s’est vanté que seize officiers de votre infanterie lui appartenaient, et vous n'en connaissez que trois. Il se vante encore de compter sur une partie de vos canonniers casernés à l'École militaire; vous n’avez rien découvert au milieu d’eux. Je veux qu'il se soit beaucoup avancé, qu'il ait dit fort audelà de la vérité; je le crois même. Mais toujours estil que vous ne savez pas tout; que, probablement à l'heure qu’il est, Nantil est déjà averti des mesures extraordinaires que vous venez de prescrire; alors il n’entreprendra quoi que ce soit, et nous ne tiendrons rien. » (Mémoires, t.1v, ch. 18.)

Le maréchal répondit que, chargé de la'sécurité de la famille royale, il ne pouvait faire autrement que ce qu’il avait fait. Il fallut bien ordonner des arrestations, mais, comme l'avait prévu Pasquier, elles n’atteignirent pas les principaux coupables. Nantil,

averti, put se cacherd’abord chez un ami, puis gagner , »P n ©